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Grace Phillips (Lisa Gillespie)
En 1994, elle trouve un petit rôle dans Quizshow de Robert Redford. Puis c’est le temps de Murder One. Par la suite, elle tourne à nouveau dans des films indépendants, comme Le New Yorker avec Mathieu Demy et des séries B (où elle croise Kiefer Sutherland et Vincent Gallo). On la verra apparaître dans Cracker (1997), Leave It to Beaver (1997), La dernière cavale (1997), Feds (1997), Frasier (1998), Faits l'un pour l'autre (1998), Tempting Fate (1998), Nash Bridges (1999), L.A. Docs (1999), X Files: aux frontières du réel (1999), Deuxième chance (2000), Alien - Mission sous haute tension (2000), Les experts : Miami (2002), Urgences (2002), Mister Sterling (2003), Numb3rs (2005), FBI - Portés disparus ( 2005), Eyes (2007) |
Avec plus de 10 Emmy dans les poches, Steven Bochco est devenu l’une des grandes références de la fiction télévisuelle. Sa carrière débute en 1964, lorsqu’il obtient un petit boulot de scénariste chez MCA. A cette époque, il rencontre sa femme à 21ans, l’actrice Barbara Bossom, qui jouera plus tard dans Hill Street Blues ou Murder One. Par la suite, il découvre le métier de scénariste en travaillant sur de nombreuses séries policières et son travail sur Columbo lui vaut deux nominations aux Emmy Awards. En 1975, il dépoussière L’Homme Invisible et prouve ses qualités de producteur. Après quelques autres séries, il connaît en 1981, son premier succès réel avec Hill Street Blues : le style Bochco est né. Il s’améliore quatre ans plus tard, lorsqu’il produit La Loi de Los Angeles. Il s’impose désormais comme un grand de la télévision et innove dans de nouveaux concepts, comme celui de Docteur Doogie, créé avec l’aide de David Kelley, ou Cop Rock, drame policier et musical. Innovateur, il revient à ses premiers amours avec NYPD Blue, qui marque à nouveau son style et son succès. Après Murder One, il a continué à produire des séries policières comme Brooklyn South, Total Security et City of Angels. Assistant de Joe Dante sur Piranha, Charles H.Eglee n’est pas un novice puisqu’on lui doit quelques scénarios et la production de Clair de Lune. Après Murder One, il est resté avec Steven Bochco pour Total Security puis a rejoint la production de Dark Angel, la série de James Cameron, où il dirige aussi l’écriture. Enfin, Bochco a fait appel à l’un des producteurs de La Loi de Los Angeles, William M.Finkelstein. Ce dernier a aussi travaillé sur Brooklyn South. |
Les institutions de la justice et de la loi, ont toujours passionné les américains. Depuis Hill Street Blues, Steven Bochco est le grand spécialiste des séries policières. Comme Dick Wolf, il voue un intérêt quasi maladif pour la justice américaine et avec Murder One, le producteur va un peu plus loin dans la description de la Loi et de son application. L’idée de suivre l’intégralité d’une affaire trottait dans l’esprit innovateur de Bochco depuis longtemps mais le parti pris était trop risqué. Il lui faudra attendre et constater l’engouement de l’opinion public pour le procès surmédiatisé de O.J. Simpson pour proposer à une chaîne, cet étrange concept qui consiste à suivre une seule et même intrigue durant toute une saison.
Ce que désire Bochco, c’est approfondir la découverte des coulisses de la justice et montrer comment les juristes et les policiers travaillent.La série ne connaîtra pas un grand succès, cependant la presse tombe sous le charme du feuilleton. Toute la presse défend cette aventure télévisuelle unique qui offre des clés pour mieux comprendre l’actualité et notre époque. Car l’écho constant avec l’actualité fait de Murder One, une sorte de tentative de vulgarisation du jeu judiciaire. Les tenants et les aboutissants sont largement décrits et on comprend très vite que l’exercice de la justice est très complexe, très ambiguë. De plus, la série est un vrai pari narratif. Steven Bochco tente de transcender l’écriture qu’il a mis au point avec Hill Street Blues et La Loi de Los Angeles. Au lieu de présenter plusieurs affaires durant la saison, il se concentre uniquement sur une seule enquête, tout en conservant la force de son écriture. Donc la série possède son lot de rebondissements, d’histoires parallèles, d’individualités fortes mais réduites à une fonction, mais quoiqu’il arrive, cela enrichit l’affaire Jessica. Succès critique, le diffuseur veut bien une seconde saison, mais il faut effectuer des changements. Bochco est d’accord car il a réalisé son rêve avec la première saison. La deuxième comporte donc plusieurs affaires et de nouveaux personnages, conservent l’efficacité de la première saison mais le public n’est pas convaincu. Au bout de 18 épisodes, la seconde saison est arrêtée... Une minisérie sera bien produite par la suite, où Wyler enquête sur un tueur en série, mais les américains n'accrochent toujours pas. Murder One disparaît un peu dans l’indifférence et c’est bien dommage, car il s’agit là d’une véritable expérience télévisuelle, un compromis idéal entre divertissement intelligent et innovation narrative plus que culottée. Une belle réussite.
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Bien que la série soit courte, d’importants changements de personnages (dont le principal) ont été opérés entre la première et la seconde saison.
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Les personnages de Lisa et Chris sont peu développés au cours de la saison.
Ils passent cependant l’un après l’autre assistant de Ted Hoffman au cours du procès Costello mais ils restent en retrait permanent.
Leur idylle au sein du cabinet n’apporte rien de véritablement enrichissant pour l’histoire.Arnold est nettement plus intéressant, puisque des quatre cités, il est le seul à ne pas avoir la carrure pour une carrière d’orateur, étant trop peu sur de lui. Ses facultés d’analyses et sa capacité de concentration en font un rédacteur judiciaire extrêmement important pour le cabinet. La recherche et l’interprétation des différentes jurisprudences est un élément essentiel de la procédure pénale américaine.
Il a cependant du mal à accepter ses limites, ce qui en fait un personnage extrêmement attachant. Il sera de plus impliqué dans une histoire romantique avec Julie Costello, la sœur aînée de la victime. Enfin, Justine est l’élément le plus intéressant des quatre : avec son esprit ambitieux et calculateur, elle va apporter le spectre de la trahison au sein du cabinet… |
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Le bureau du procureur va voir le personnage de Roger Garfield prendre une importance narrative croissante en début de seconde saison pour être évacué une dizaine d’épisodes plus tard, car impliqué dans la première affaire du mauvais côté de la barre…
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Le titre donne le ton : Murder One (=M1) est une série forcément judiciaire.
Dans le langage procédural américain, "Murder One" est l’abréviation de "Murder in the first degree", soit "Meurtre avec préméditation" . C’est la qualification de crime la plus haute (comme en France l’est l’homicide) pour laquelle les peines encourues vont de 25 ans de prison à la peine de mort. On peut être familier avec cette expression si l’on a coutume de regarder Law & Order (New York District) ou The Practice en VO, deux autres excellentes séries judiciaires, dont les procès se déroulent en général sur un épisode, quelques uns au maximum. C’était également le cas pour un précurseur du genre, qu’était La loi de Los Angeles, créée par Bochco lui-même. M1 se distingue de ses sœurs par le fait que la même affaire judiciaire va occuper tous les épisodes d’une saison : c’est le principe originel et original de la série. Ainsi vont pouvoir être mis en exergue des points du déroulement d’un procès habituellement mis sous silence pour commodité dramatique. On va ainsi découvrir l’importance de la sélection du jury et à quels trésors d’ingéniosité ont recours les deux parties pour choisir ou évincer un juré favorable à leur cause, assister à la préparation des témoins par leurs avocats et comparer leurs performances à la barre le jour du procès… M1 fonctionne par accumulation de détails, détails qui grâce aux talents des scénaristes ne relèvent jamais de l’anecdote mais construisent une intrigue aux enjeux toujours renouvelés. Car, rapidement, la question de départ (qui a tué Jessica Costello ?) perd de son importance, et l’intérêt véritable de la série devient tout simplement l’étude du système judiciaire américain, menée au cours des épisodes avec comme fil conducteur : ce système est-il assez bon pour dénouer cette affaire ? Ce procédé permet à Bochco de stigmatiser les qualités et les dysfonctionnements de la procédure pénale américaine, qui se révèle être un bon système quand l’accusé a les moyens financiers d’en utiliser toutes les ressources… Mais, M1 reste avant tout un divertissement, basé bien évidemment sur le jeu du chat et de la souris, auquel se livrent la défense et l’accusation, avec comme point d’orgue, au procès, les "cross-examinations" (interrogatoires croisés) des témoins par les deux parties, qui donnent lieu à des joutes verbales intenses... M1 abandonne les exposés thèse-antithèse sur des sujets douloureux (que penser de l’euthanasie ?, comment défendre l’indéfendable ?) souvent développés dans les séries nommées ci-dessus, dont les procès sont souvent prétextes à ce genre de débat, pour se concentrer sur le maniement du verbe et de la répartie. Bochco déclare avoir eu l’idée de ce concept bien avant le procès O.J.Simpson. Et si cette affaire n’est donc pas l’inspiratrice de Murder One, elle lui a tout de même permis d’exister, puisque au vu de l’intérêt que les américains ont pu manifester pour ce spectacle médiatique, Bochco a pensé que les téléspectateurs étaient prêts pour ce genre de série. Il n’avait pas entièrement raison à la lecture des audiences de M1… L’affaire Simpson a également sans doute contribué à développer le volet justice spectacle dans la série, dont chaque épisode sous tend à montrer le rôle et l’utilisation des médias dans un procès populaire. |
Stanley Tucci est un acteur très connu des films indépendants mais il est aussi réalisateur. On lui doit entre autres le très beau film Big Night et son interprétation du milliardaire, Richard Cross, est d’une rare subtilité. On l'a également vu dans le film "Milliardaire malgré lui" avec Nicolas cage. Barbara Bosson, femme de Steven Brochco, a joué dans "Hill street blues" , Hooperman et Cop Rock qu'il a produit. Jason Gedrick a été aperçu dans "Aigle de fer " ou encore "Backdraft". Beaucoup de têtes connues viennent s’interroger sur le meurtre de Jessica.
On retrouve ensuite Dylan Baker, pédophile dans Happiness et habitué aux drames judiciaires avec Feds et Oz. |
Diffusion en France et aux USACommençons par les Etats-Unis et la première saison.On peut dire que ABC fit de la diffusion de son joyau un véritable feuilleton, en parallèle de l’intrigue en elle même. - L’épisode pilote de M1 est diffusé le jeudi 19 septembre 1995 à 21h… Une case un tout petit peu difficile pour permettre à la série de se faire connaître du plus grand monde, puisqu’elle est pile en face de celle d’Urgences, dont la deuxième saison commence alors sur NBC… Les critiques sont dithyrambiques, mais les spectateurs ne sont pas nombreux au rendez-vous… Les jeudis suivants, la donne est la même, rien ne résistant au bulldozer médical. ABC lance même une campagne proposant aux téléspectateurs d’enregistrer Urgences pour ne pas rater la diffusion live de l’événement de la rentrée, sans succès… - La série est déménagée au bout du 4ème épisode le mardi, qui est la soirée phare de ABC avec la diffusion de NYPD Blue, mais les spectateurs ne sont toujours pas là. ABC s’inquiète et demande à Bochco de modifier quelque peu le concept des épisodes en évacuant les intrigues B et en se focalisant sur l’affaire Costello. Ce qui convient tout à fait au producteur. La diffusion des épisodes 1ère version s’arrête avec le Chapitre 8 le 16 novembre. - ABC lance alors une campagne de promo pendant les vacances de Noël annonçant le nouveau jour de diffusion, en l’occurrence le lundi soir (la chaîne estimant que Chicago Hope sur CBS sera un adversaire moins redoutable que Urgences) et avertit ses téléspectateurs que bien que l’affaire soit commencée depuis 8 épisodes, ils peuvent quand même prendre le train en route puisque le procès ne va véritablement commencer qu’à la nouvelle année… ABC demande aux producteurs de concevoir un petit résumé de 10 minutes de toute l’histoire pour lancer le premier épisode de M1 nouvelle version. Seulement, il y a l’épisode 9, le dernier avec une intrigue B et dont les révélations sur l’affaire principale n’ont pas de répercutions à long terme sur l’intrigue… Ce qui ne plait pas à la chaîne, qui veut relancer la série sur le début du procès. Les dirigeants décident alors purement et simplement de ne pas diffuser l’épisode, de rebaptiser le 10 "Chapitre 9" et le tour est joué !! Malheureusement, c’est dans l’épisode 9 que débute la trahison de Justine envers le cabinet… |
- Pas de problème, la scène clé de cet épisode est intégrée dans le long résumé précédant la diffusion de l’épisode 10 (soit Chapitre 9 le lundi 8 janvier 1996) Cette scène sera désignée par les fans originels comme [the] missing art deal scene, puisqu’en c’est en négociant la vente d’un tableau pour Richard Cross que Justine signera son éviction du cabinet… La diffusion se poursuit sans grand élan populaire mais avec un certain nombre de fidèles jusqu’au printemps. Le Chapitre 19 est diffusé le 15 avril. - Cependant, les "sweeps" (périodes de mesure d’audience des networks, pendant lesquelles les chaînes sortent la grosse artillerie avec "special guest stars" à volonté dans leurs séries phares) de mai approchent, et ABC n’a pas assez confiance en M1 pour la laisser arriver jusque là.
Elle décide alors de brûler les dernière cartouches de la série la semaine suivante, en diffusant le lundi les Chapitres 20 et 21 en un bloc de deux heures et le lendemain le Chapitre 22, épisode final de la saison, dans lequel est révélé le nom du véritable meurtrier de Jessica Costello… - Ce final expédié était à double-tranchant. Mais les scores d’audience donnèrent raison à la chaîne, qui ne se décida pourtant pas à commander immédiatement une seconde saison. Cependant, la menace de Bochco de partir avec la série sur CBS et l’acception par celui-là de multiplier les affaires pour la saison suivante firent que M1 fut renouvelée sur ABC. Seconde saison Murder One revient sur les écrans américains le jeudi soir, plus en face d’ Urgences mais de Seinfeld. Et ainsi passent les épisodes qui voient se dérouler les affaires Rooney et Latrell, sans que les audiences n’évoluent par rapport à la première saison. Le 23 janvier 1997, sont diffusés en bloc de deux heures les Chapitres 11 et 12 qui clôturent l’affaire en cours. ABC a pris une décision : Murder One ne sera désormais plus un programme hebdomadaire, la chaîne envisage de transformer le feuilleton en mini-séries les prochaines saisons si les audiences du 23 janvier sont satisfaisantes… Les six chapitres restants de la seconde saison seront diffusés en blocs de 2 heures en trois soirées du mois d’avril. Il s’agirait de la première mini-série. Malheureusement, ABC fait savoir en mars que la diffusion de ces fameux six épisodes (qui composent l’affaire Banks) est annulée. Cette annonce sonne l’arrêt de mort de la série... Les épisodes seront finalement diffusés la dernière semaine du mois de mai 1997. |
Passons à la France... La série est achetée par M6 et est traitée (au début…) royalement, puisqu’elle bénéficie d’un excellent doublage et d’une diffusion à 20h50… Il est encore très exceptionnel de voir des séries US en prime-time à l’époque : M1 récupère la case de X-Files et est diffusée par paquets de 3 épisodes le samedi soir. Cependant, comme aux Etats-Unis, les résultats d’audience ne sont pas ceux escomptés et 4 semaines après l’apparition en France de M1 (soit 12 épisodes, dont le numéro 9, non diffusé aux USA), la série est repoussée en fin de samedi soir pour un seul chapitre après la diffusion d’épisodes de La Planètes des Singes. Mi-août, la diffusion de M1 est tout bonnement interrompue… Mais seulement pour une quinzaine de jours… La série reprend à un horaire encore plus tardif, vers 0h30, le jeudi soir et termine sa saison (soit 23 épisodes, contre 22 diffusés aux USA) à cette place… M6 ne diffusera pas la seconde saison de M1 l’été 1997. La série refera son apparition dans notre pays sur le câble avec une rediffusion hebdomadaire des épisodes, toujours en version française, de la première saison sur Série Club fin 1997 (prenant la case des premiers épisodes de The Practice).
Et le 17 février 1998, la seconde saison débute sur la chaîne, les épisodes de l’affaire Banks étant diffusés à l’unité intégrés dans la saison comme prévu à l’origine par Steven Bochco. Et puis, sans prévenir, Murder One revint sur M6 avec le premier épisode de la seconde saison un vendredi soir du mois de juin 1998, vers 23h30. La diffusion continua jusqu’au terme de la série pendant l’été sur un rythme hedomadaire. Enfin, en janvier 2001, Murder One fut rediffusée dans son intégralité quotidiennement sur Série Club, en version française vers 19h45, mais également et pour la première fois, en version originale sous titrée !! Tout vient à point à qui sait attendre ! |
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SAISON 1
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SAISON 2
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CASTING COMPLET
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